Projet nouvel hôpital Nancy
Le Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Nancy, établissement support du groupement hospitalier de territoire Sud-Lorraine (GHT7), est un établissement de référence et de recours dans la région Grand Est. Créé en 1958 avec la réforme initiée par Robert Debré, il existe aujourd’hui 29 Centres Hospitaliers Régionaux Universitaires répartis sur le territoire français, ayant passé une convention avec une université.
A la différence des autres hôpitaux, ils remplissent quatre missions :
- Les soins,
- La prévention par des actions de santé publique et d’éducation sanitaire,
- La formation des étudiants en santé (médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, …)
- La recherche clinique, fondamentale et translationnelle
Ils assurent également un rôle de planification régionale des soins sur un territoire de santé.
Le CHRU de Nancy, actuellement implanté sur 7 sites de soins, est confronté à un parc immobilier dispersé et vieillissant. La majorité des bâtiments a été construite dans les années 1880-1930. Deux tranches de constructions ont été réalisées ensuite : dans les années 1960-1970 puis dans les années 2005-2010. Plusieurs évolutions structurelles, dont la fusion avec la maternité régionale en janvier 2014 et avec le Centre Chirurgical Emile Gallé en décembre 2015, ont conduit à un élargissement du patrimoine immobilier vétuste et non conforme.
Cette multiplication de bâtiments génère des surcoûts de fonctionnement liés à une redondance de moyens (bâtiments éclatés), à des bâtiments étroits, déclarés non conformes et très sectorisés.
Le maintien en activité de ce patrimoine génèrerait des coûts de rénovations et de mises aux normes (incendies, PMR) pour conserver l’existant estimés à environ 220 millions d’euros sur 10 ans soit environ 20 millions d’euros par an, sans la possibilité de mutualisations et d’organisations efficientes.
Le CHRU de Nancy a rédigé son plan stratégique 2019-2029 menant une réflexion et une projection sur les prochaines années.
Dans ce contexte, le CHRU, l’ARS Grand-Est et l’État ont validé la conduite d’un ambitieux projet immobilier de l’offre du CHRU avec la construction du Nouvel Hôpital de Nancy (NHN). Ce projet réalisable en moins de 10 ans se traduit par :
• La réalisation d’un Hôpital de proximité au centre-ville, à orientation « santé publique » (prévention, consultation, diagnostic, soins),
• La construction d’un hôtel hospitalier sur le site de Brabois,
• Le développement de l’activité de soin ambulatoire pour le confort du patient,
• L’amélioration de la Qualité de Vie au Travail,
• Une innovation organisationnelle et managériale hospitalière pour faciliter les parcours des patients,
• La reconfiguration du site de Brabois, où seront regroupées toutes les activités de Médecine, Chirurgie et Obstétrique (MCO) et le plateau technique sur de nouveaux bâtiments connectés aux deux bâtiments existants les plus récents (l’ILM et le BPC).
Ce regroupement renforcera le poids du campus santé hospitalo-universitaire de Brabois, pôle d’excellence, d’innovation et de recherche existant sur le plateau de Vandoeuvre. Les connexions sont déjà fortes entre les acteurs industriels, enseignants, chercheurs, et le CHRU de Nancy mais se trouveront renforcées par sa plus forte intégration dans le pôle campus, offrant ainsi une meilleure visibilité de la recherche et de l’innovation en santé.
La cible pour le CHRU est de déménager dans un hôpital moderne avec de nouveaux murs et non pas de transposer des organisations existantes dans des nouveaux locaux.
La construction du Nouvel Hôpital de Nancy prévoit le réaménagement du site hospitalier de Brabois en trois phases :
• Une phase préalable, qui visera à libérer l’espace foncier pour la construction des plots principaux et à aménager des entités fonctionnelles techniques et logistiques,
• Une phase principale, qui visera à construire trois plots d’activités :
- Un bâtiment médicotechnique (BMT)
- Un Bâtiment Femme-Mère-Enfants (BFME)
- Un Nouveau Bâtiment d’Hospitalisation (NBH),
• Une phase de démolition des hôpitaux adultes et enfants.
Phase préalable :
Durant cette première période (2023-2025), 5 constructions seront initiées suivant le phasage suivant :
La construction d’une galerie technique sera initiée dès janvier 2024. Elle permettra d’alimenter et de délivrer les futures et actuelles constructions en énergies et eaux.
La construction du bâtiment Energie et le déplacement de la chaufferie du réseau de chaleur urbain seront également initiés dès janvier 2024. Ils permettront de distribuer l’ensemble des besoins en électricité, fluides médicaux, eau potable, chaud, froid et numérique nécessaires au fonctionnement du nouvel hôpital, mais aussi des bâtiments existants maintenus pendant et à l’issue du projet.
La construction du Service de Médecine Légale et de FoetoPatologie (SMLFP) sera initiée début 2024. Ce bâtiment vise à regrouper les activités de fœtopathologie, de médecine légale et judiciaire.
La construction d’une hélistation sommaire provisoire à l’arrière de la blanchisserie en 2024 permettra également de libérer l’emprise aérienne nécessaire à la construction du nouvel hôpital.
La construction du logipôle débutera en 2024. Il visera à rassembler l’ensemble des activités logistiques (magasin, plateforme déchets), mais aussi la pharmacie et la cuisine centrale.
Phase principale :
L’opération principale visera à construire 3 bâtiments à orientation médico-soignante.
Le Bâtiment Médicotechnique visera à accueillir les urgences générales, le SAMU-SMUR, le centre anti-poison, le PC sécurité, les dialyses adultes et ALTIR, l’imagerie adulte, la médecine nucléaire, les soins critiques et SRPR, 34 blocs opératoires, l’unité de chirurgie ambulatoire, la stérilisation, les ateliers biomédicaux, le restaurant du personnel et l’hélistation en toiture.
Le Nouveau Bâtiment d’Hospitalisation accueillera quant à lui les centres de médecine ambulatoires (consultations, explorations fonctionnelles et d’hôpitaux de jour), l’odontologie, la rééducation, une zone mixte Enfants-Adultes pour activité EEG et audiométrie et les services d’hospitalisation pour les pôles médicaux et chirurgicaux, locomoteur, digestif et neuro-tête et cou.
Enfin le Bâtiment Femme-Mère-Enfant sera composé de la maternité (urgences gynécologiques, salles de naissance & 4 blocs gynéco-obstétricaux, maison de naissance, consultations, explorations fonctionnelles, hôpitaux de jour et hébergements) et la pédiatrie (urgences pédiatriques, 5 blocs pédiatriques, unité de chirurgie ambulatoire, imagerie pédiatrique, rééducation, dialyse pédiatrique, biberonnerie et lactarium, consultations, explorations fonctionnelles, hôpitaux de jour, réanimation et médecine néonatale, hébergements).
L’aménagement extérieur du site sera mené parallèlement et à l’issue de l’opération principale.
Projets en aval :
Plusieurs projets seront réalisés suite à la construction principale des 3 bâtiments sanitaires.
Il s’agit de :
- Le réaménagement de certains secteurs de l’Institut Louis-Mathieu (ILM) et du Bâtiment Philippe Canton (BPC),
- La réalisation d’un bâtiment médico-administratif,
- La construction d’un parking silo de 1 200 places et l’aménagement d’une desserte interne au site depuis les stationnements vers les bâtiments sanitaires,
- L’aménagement d’un hôpital de proximité en centre-ville, visant à répondre aux besoins de santé des habitants du centre-ville, en relation directe avec le plateau technique de Brabois.
Les capacités d’accueil et de prise en charge du nouvel hôpital de Nancy ne seront pas en baisse par rapport aux capacités actuelles du CHRU. Elles prendront en compte le virage ambulatoire par une augmentation du nombre de places. Le nombre de lits et places passera de 1 328 lits et 209 places à 1 310 lits et 268 places.
Le 19 mars 2021, le ministre de la Santé a acté le Schéma Directeur Immobilier du CHRU de Nancy lors d’une communication officielle. L’Etat y annonçait un soutien fort par :
- Sa participation à l’investissement à hauteur de 70%,
- Sa reprise du tiers de la dette,
- Le maintien global du capacitaire et des postes,
- L’annonce de la création de 60 lits de Soins de suite et de réadaptation (SSR).
Le dossier a fait l’objet d’une contre-expertise en juillet 2021 et d’un passage en Conseil National de l’Investissement en Santé.